Mon prochain roman sera Romain

Publié le par marie philippe

 Qui dit Rome, roman et femme, dit Les Mémoires d'Hadrien

Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien

Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien

 

Oui pour la démarche : se confondre avec son sujet.

Mais mais mais: Pour Hadrien, un homme et un empereur, il y a une masse considérable de sources écrites.

Alors que pour une femme... rien.

Marguerite Yourcenar le dit elle-même dans ses notes d'écriture, passionnantes:

"Impossibilité aussi de prendre pour figure centrale un personnage féminin, de donner, par exemple, pour axe à mon récit, au lieu d'Hadrien, Plotine. La vie des femmes est trop limitée, ou trop secrète. Qu'une femme se raconte, et le premier reproche qu'on lui fera est de n'être plus femme. Il est déjà assez difficile de mettre quelque vérité à l'intérieur d'une bouche d'homme."

Est-ce impossible? dois-je renoncer pour autant?

Non, Yourcenar appartient au siècle passé. Phallocentrée.

Depuis les gender studies sont entrées en Histoire aussi et tout peut être relu en quête de la présence, cherchant le spectre féminin, présent, absent, s'exprimant à travers les hommes, dans les lois, les institutions, les poèmes. elles sont là, partout, il suffit d'explorer et, comme dit Tristan, c'est tout l'intérêt de ton roman, c'est un défi!

 

Géraldine Puccini-Delbée, La vie sexuelle à Rome

Géraldine Puccini-Delbée, La vie sexuelle à Rome

Christophe Badel, « Géraldine Puccini-Delbey, La vie sexuelle à Rome », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés [En ligne], 27 | 2008, mis en ligne le 06 août 2008, consulté le 06 décembre 2017. URL : http://clio.revues.org/7520

 

L’historien du genre pourra trouver matière à réflexion dans ce livre, qui insiste avec bonheur sur le « double standard » de la société romaine, instaurant un code sexuel différent pour les hommes et les femmes, ou sur la peur de la sexualité féminine, illustrée par la satire de Juvénal contre les femmes. L’auteure ne développe certes pas de conceptions originales et sa brillante synthèse montre combien la vision de la sexualité romaine, chez les Français en tout cas, reste marquée par les interprétations de Michel Foucault et Paul Veyne. Du coup, les passages les plus personnels sont aussi les plus intéressants, telles la description du corps obscène ou les analyses d’Apulée, un des rares écrivains latins à livrer des scènes d’amour explicites (l’auteure en est l’une des spécialistes).

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